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Lundi 18 novembre, 2013

Présentateurs: Nancy Mock, Professeur, Co-directrice de l’Académie de Leadership en Résilience aux Catastrophes (Disaster Resilience Leadership Academy), Tulane University; Christophe Tocco, Directeur régional adjoint, USAID, Sénégal

Depuis des décennies le Sahel et la Corne d’Afrique sont confrontés à des crises cycliques. Celles-ci sont la conséquence d’interactions complexes entre des facteurs politiques, économiques, sociaux et environnementaux qui ont frustré les efforts des acteurs humanitaires et ceux du développement. Ces dernières années, les communautés internationales de l’action humanitaire et du développement se sont mobilisées autour du concept de la résilience comme outil-clé à l’élaboration de politiques et de programmes pour réduire la vulnérabilité chronique des populations du Sahel. Cette session a examiné l’évolution des cadres de résilience et des institutions. Une présentation d’ouverture a fourni un cadre conceptuel pour la résilience, passé en revue les particularités- et principes-clés des programmes de résilience et relevé des pratiques prometteuses de renforcement de la résilience dans des contextes de sécheresse et d’insécurité alimentaire chronique. La session a enchaîné avec le travail en petits groupes autour des facteurs-clés qui influencent la mise en œuvre des programmes de résilience, suivi d’une discussion en plénière. La session s’est achèvée en donnant aux participants l’occasion de réfléchir à des questions essentielles à l’avancement du programme de la résilience. 

Le premier présentateur, Christophe Tocco, a articulé la vision de l’USAID en matière de résilience au Sahel. Il a observé qu’au cours des dernières années la croissance démographique rapide et de nombreux autres facteurs ont contribué à une augmentation du nombre de personnes touchées par la sécheresse au Sahel.  Certains pays dans la région développent un plan d’action pour renforcer la résilience. L’USAID a fait de la résilience une priorité dans ses programmes au Sahel, et ses nouveaux investissements ciblent différents domaines aux niveaux national et subnational dans le but d’augmenter leur impact. Selon la définition de l’USAID, la résilience consiste en « la capacité des particuliers, ménages, communautés et systèmes d’atténuer les chocs et stress, s’y adapter et les surmonter d’une manière qui réduit la vulnérabilité chronique et facilite la croissance inclusive. » Pour l’USAID, les moteurs de changement en matière de résilience sont l’extensibilité, l’intensibilité et la diversification. Le présentateur a dénombré trois éléments essentiels de l’approche de l’USAID à la résilience : (1) une approche multisectorielle ; (2) une concentration intensive, mais non exclusive, sur les populations les plus vulnérables ; et (3) une collaboration entre les parties prenantes. Il a également souligné l’importance du genre.

La deuxième présentatrice, Nancy Mock, a observé que la résilience est un concept nouveau qui s’emploie de plus en plus depuis quelques années. Les quatre éléments d’un cadre de résilience sont (1) le contexte (un système ou un processus), (2) une perturbation (un choc ou un stress), (3) la capacité de faire face à la perturbation et (4) une réaction à la perturbation (par exemple, en sortir renforcé, s’en remettre mais de manière affaiblie ou s’effondrer). Trois types de capacités peuvent rendre les gens plus résilients : la capacité d’absorption (stabilité), la capacité d’adaptation (flexibilité) et la capacité de transformation (changement). Des interventions qui peuvent influer sur une de ces capacités de façon positive sont les filets de sécurité, l’agriculture intelligente en matière du climat, la réduction des risques de catastrophes, l’accès aux marchés/chaînes de valeurs et les politiques de réforme. Les chercheurs et les décideurs politiques cherchent à développer un cadre de résilience fondé sur l’expérience pratique qui prendra en compte tous ces éléments.