Les indicateurs de sécheresse grave, d'inondation ou de conflit doivent être surveillés pour identifier le moment où les conditions se sont aggravées et mettre en œuvre un modificateur de crise. La programmation doit déterminer le moment, l'échelle et la durée optimaux des transferts alimentaires et monétaires pour empêcher les ménages de se tourner vers des stratégies d'adaptation négatives.

La programmation devrait envisager d'élargir l'accès aux services financiers avant et au début d'un choc par le biais d'associations villageoises d'épargne et de crédit (VSLA) ou d'autres services financiers. Les groupes d'épargne, tels que les VSLA, peuvent constituer un capital social de liaison, qui est une importante capacité de résilience des ménages qui contribue aux résultats en matière de bien-être. Le capital social de liaison peut être construit à travers d'autres groupes, tels que les comités de gestion des ressources naturelles, les groupes de gestion des pâturages, les groupes de commercialisation du bétail, etc.

La programmation devrait élargir les types d'informations partagées et les mécanismes par lesquels elles sont partagées afin d'améliorer l'accès à l'information. Les éléments d'information particulièrement importants qui peuvent accroître la résilience comprennent : les informations sur le marché, les informations climatiques et les informations sur les maladies du bétail/les cultures, les menaces ou les épidémies.

La programmation devrait renforcer les activités alternatives génératrices de revenus pour sortir les populations des stratégies de subsistance sujettes aux chocs (c'est-à-dire les plus exposées aux chocs climatiques et/ou socio-économiques, notamment la sécheresse, les inondations, les conflits, les fluctuations du marché, etc.), ainsi qu'intensifier la production agricole.

Pendant la saison de soudure, des transferts de revenus devraient être envisagés pour permettre aux agriculteurs de combler les pénuries alimentaires et d'augmenter la productivité. Dans les conditions de pénurie d'eau et de fourrage qui surviennent pendant les sécheresses, les programmes devraient envisager des prélèvements de bétail pour prévenir les maladies du bétail, avec la possibilité pour les agriculteurs de racheter le bétail lorsque les conditions s'améliorent. Les rapports de suivi de PRIME suggèrent que la protection du bétail contre les décès imprévus par l'approvisionnement en fourrage et en eau, le prélèvement de bétail et les services vétérinaires peut être essentielle pour la résilience des ménages. Dans le même temps, les transferts de revenus peuvent également fournir une assistance essentielle aux participants au projet engagés dans des moyens de subsistance hors exploitation et/ou dans le secteur informel (pas nécessairement basés sur l'agriculture).

Une programmation multisectorielle complète a contribué à renforcer les capacités de résilience des ménages et des communautés à gérer la sécheresse et réduit la nécessité pour les ménages ou les communautés de se tourner vers des stratégies d'adaptation négatives.

Les preuves montrent que la participation directe aux interventions au niveau des systèmes (par exemple, le développement du système de marché, la gestion des ressources naturelles, l'amélioration de la gouvernance) a une influence significativement plus grande sur la résilience des ménages que la simple exposition à celles-ci au niveau communautaire. Les programmes doivent tenir compte de la manière dont les différentes populations peuvent s'engager le plus directement et le plus efficacement dans des interventions au niveau du système.

Les programmes peuvent intégrer une dimension sexospécifique de la résilience à travers l'autonomisation économique des femmes en créant des conditions pour l'acceptation de la participation des femmes à la prise de décision, le soutien des hommes à la santé des femmes et la réduction de la violence sexiste et de la violence domestique.

Les cinq questions sur la résilience demandent : « à quelle fin », « à quoi », « pour qui », « à travers quoi » et « de quoi ». Cette optique de résilience doit être appliquée lors de la conception des programmes de services financiers pour s'assurer qu'ils sont pertinents et accessibles aux groupes vulnérables, disponibles en cas de besoin et tiennent compte des risques pertinents. Les programmes de services financiers doivent analyser et comprendre les chocs et les tensions pour déterminer comment les facteurs d'instabilité affectent les différents segments de la société, y compris les groupes de sexe, ethniques ou religieux. Ils doivent également analyser et comprendre les vulnérabilités des ménages, concevoir des produits diversifiés pour différents besoins de résilience, déterminer comment aborder les connaissances, les attitudes et les comportements qui façonnent l'utilisation des services financiers, tirer parti de la technologie pour faire face au contexte de choc et de stress et créer un environnement favorable.

La programmation doit se concentrer sur les impacts à long terme des chocs et tenir compte des effets en aval qui se poursuivent après la dissipation du choc initial. Par exemple, en Somalie, les conflits sociaux et les perturbations commerciales se sont intensifiés après la période initiale de sécheresse, suggérant que la programmation devrait viser à renforcer les liens sociaux et à éviter de créer de la concurrence.

Les données des enquêtes de suivi récurrentes RISE suggèrent que la programmation doit s'étendre au-delà de la focalisation sur les sécheresses. La programmation devrait également cibler les zones exposées aux inondations et l'extrémisme violent pendant les chocs en se concentrant sur l'atténuation des conflits, la fourniture de services de santé mentale et de soutien psychosocial (examen des aspirations et de la confiance, etc.) et le renforcement des capacités de résilience sociale. Les données de l'enquête de suivi récurrent PRIME suggèrent que les interventions d'assurance contre les risques et de réduction des risques de catastrophe sont prometteuses en tant que mesures de protection et soulignent que les pratiques de santé et de soins (au-delà de la sécurité alimentaire) doivent être prises en compte dans les programmes de résilience pour protéger l'état nutritionnel des enfants pendant la sécheresse.

Les enquêtes de suivi récurrentes RISE montrent que certaines des principales capacités d'absorption identifiées qui doivent être renforcées sont le capital social solidaire, la détention de l'épargne par le biais de groupes d'épargne, l'accès à l'assurance contre les risques et la préparation et l'atténuation des catastrophes. Les principales capacités de transformation qui doivent être renforcées sont : l'accès aux ressources naturelles communales telles que l'eau courante, l'accès aux routes goudronnées, l'accès aux écoles, aux services vétérinaires et aux soins de santé, et l'accès aux filets de sécurité formels. Les capacités d'adaptation qui doivent être renforcées sont : la diversification des moyens de subsistance, l'accès aux services financiers, l'accès à l'information et l'investissement dans le capital humain.

Les programmes axés sur le lien entre la résilience et l'aide humanitaire nécessitent une compréhension de la dynamique des systèmes par rapport à l'environnement et au changement climatique, une connaissance des chocs et des stress pertinents et des principales capacités de résilience nécessaires pour y faire face. Cela implique la nécessité d'outils complets d'évaluation des risques et de la résilience. Une CEDRR durable nécessite une mobilisation communautaire et une gouvernance transfrontière et intersectorielle sur de plus longues périodes. En ce qui concerne la gestion adaptative, « les investissements dans la résilience opérationnelle (sensibilisation, connaissances, compétences et mesures de réduction des risques des opérations pour soutenir la diversité, la redondance et la continuité des services face aux chocs et aux stress) sont essentiels pour l'intégration de la CEDRR dans les programmes humanitaires et de développement afin de réaliser des gains de résilience et de bien-être.

L'application d'une approche à double optique d'équité entre les sexes/inclusion sociale et résilience implique que les évaluations des risques et de la résilience doivent intégrer le genre et l'inclusion sociale (par exemple, des données d'enquête désagrégées par sexe, âge et autres facteurs d'exclusion communs) pour comprendre comment différents individus vivent des chocs et stresse. L'analyse des moteurs sexospécifiques de la résilience doit être menée pour évaluer cinq domaines du genre : les lois, les politiques, les réglementations et les pratiques institutionnelles ; l'accès et le contrôle des actifs et des ressources ; rôles, responsabilités et emploi du temps; normes et croyances culturelles; et les modèles de pouvoir et de prise de décision. Les interventions du programme doivent se concentrer sur le renforcement des capacités d'absorption, d'adaptation et de transformation de manière inclusive, et les programmes doivent rechercher une synergie/partenariat avec des organisations locales qui se concentrent sur les groupes marginalisés.

Les programmes doivent appliquer un processus participatif d'identification, de conception et de mise en œuvre des interventions. La programmation devrait soutenir les interventions qui favorisent les interactions positives entre les groupes pour renforcer la confiance et la tolérance. Les programmes devraient aller au-delà du renforcement de la bonne gouvernance pour renforcer la cohésion intergroupes (cohésion horizontale).

Lorsque cela est approprié et faisable, les programmes doivent utiliser un système de suivi récurrent pour suivre les réponses des ménages à l'exposition aux chocs au fil du temps. Cela permet aux programmes de gérer et d'affiner de manière adaptative les aspects de chaque domaine de programme. Les enquêtes de suivi récurrentes (RMS) sont des enquêtes par panel qui suivent un sous-échantillon de ménages pendant un an et surveillent leurs réponses aux chocs et l'adoption du programme. RMS peut fournir des informations détaillées en temps réel sur l'utilisation du programme face aux chocs, le calendrier et le séquencement du programme, ainsi que si les impacts du programme perdurent après la fin du programme. Une série supplémentaire d'une enquête de suivi récurrente doit être menée après la fin du programme pour déterminer si les résultats obtenus se sont poursuivis après le choc et la fin du programme. Comparez les ménages déviants positifs continus avec les ménages qui n'ont pas réussi à maintenir leurs gains.

Inclure une composante de recherche qualitative dans les études RMS. Les discussions de groupe ou les entretiens avec des informateurs clés peuvent expliquer les changements dans le capital social, les défis et les problèmes liés aux moyens de subsistance, les informations sur les programmes financés par d'autres donateurs, etc.

La programmation devrait suivre la façon dont l'action collective, comme les groupes sociaux, augmente à mesure que les membres de ces groupes gagnent en confiance les uns envers les autres grâce à une interaction régulière.

Une méthode d'échantillonnage plus ciblée pourrait mesurer plus précisément la relation entre la programmation, la capacité de résilience des ménages et les variables de résultat du bien-être. La conception d'un échantillon d'enquête avec à la fois un groupe programme [de traitement] et un groupe témoin améliore l'utilité de l'analyse pour la gestion adaptative des programmes de résilience.