Ce qu'une année de COVID nous a enseigné sur la valeur de l'eau

Par : Nicole Weber, PRO-WASH

photo of a child washing their hands

Lire ce blog en anglais ici.

Introduction

Aujourd'hui, nous célébrons la Journée mondiale de l'eau sous le thème de la valorisation de l'eau. Le moment est bien choisi. Tout récemment, nous avons observé avec tristesse le premier anniversaire de la déclaration de la pandémie de COVID-19, et je pense que nous ressentons tous plus que jamais la valeur de l'eau. Une année intensive de lavage des mains, de nettoyage et de désinfection dans nos foyers, sur nos lieux de travail et dans les établissements de santé nous a enseigné à tous - en tant qu'individus, ménages et communautés - le rôle essentiel de l'eau dans la lutte contre les maladies infectieuses, telles que le COVID-19. Dans le même temps, la pandémie elle-même a mis en péril certains des progrès réalisés au cours des années précédentes en vue d'atteindre l'Objectif de développement durable (ODD) 6 : Eau propre et assainissement pour tous. La pandémie ayant paralysé une grande partie du monde, les activités liées à la sécurité alimentaire ont également été interrompus, y compris les principales interventions WASH (eau, assainissement et hygiène). Mais pas pour longtemps. Les activités ont rapidement retrouvé leur rythme et ont été adaptées pour permettre à la fois de continuer à progresser vers la réalisation de l'ODD 6 et de réagir pour prévenir et atténuer les effets de la COVID-19.

Dans ce blog, nous allons voir comment trois activités de résilience et de sécurité alimentaire (RFSA), toutes financées par le Bureau d'Assistance Humanitaire de l'USAID, a soutenu des activités WASH communautaires qui ont permis de renforcer la résilience pour se préparer et répondre aux chocs majeurs liés au COVID-19. Rejoignez-moi pour apprendre comment l'activité Victoire contre la malnutrition plus (ViMPlus) au Burkina Faso a utilisé les plateformes et les relations existantes pour accélérer rapidement les activités de changement social et de comportement afin de répondre à COVID-19. Au Zimbabwe, l'activité Amalima a finalisé une étude visant à comprendre comment les prêts, l'épargne et les activités génératrices de revenus, combinés à la promotion de l'hygiène et de l'assainissement, peuvent contribuer à mettre fin à la défécation en plein air. Enfin, découvrez comment SHOUHARDO III a utilisé une conception centrée sur l'humain et des approches basées sur le marché pour améliorer la couverture sanitaire au Bangladesh.

Ces trois activiés ont présenté leurs résultats et leurs adaptations lors du récent symposium WASH du Colorado. Vous trouverez des liens pour accéder à tous les supports de présentation tout au long de ce blog.

Burkina Faso : Pivoter les activités WASH pour répondre au COVID-19

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Suite au premier cas confirmé dans le pays le 9 mars 2020, l'activité ViMPlus a rapidement modifié la programmation pour soutenir la réponse du gouvernement au COVID-19, principalement en adaptant et en augmentant les activités de changement de comportement WASH.

En collaborant étroitement avec le gouvernement et les acteurs communautaires, VimPlus a utilisé les plateformes existantes, notamment les groupes de mères leaders, les campagnes radiophoniques et les associations d'usagers de l'eau pour aider les membres de la communauté à adopter et à renforcer des comportements clés comme le lavage des mains, la distanciation sociale, le port du masque, l'hygiène alimentaire et la nutrition, et la poursuite de l'allaitement maternel exclusif. Le COVID-19 étant une nouvelle menace, des séances interactives de questions-réponses ont été essentielles pour dissiper les mythes courants et garantir la diffusion d'informations exactes. Les associations d'utilisateurs d'eau ont installé des stations de lavage des mains à chaque point d'eau et ont organisé des séances de démonstration sur la construction de stations de lavage des mains en utilisant des matériaux disponibles localement.

Après les démonstrations, les membres de la communauté ont fabriqué au moins 1 000 stations de lavage des mains locales avec leurs propres fonds. Six mois après les démonstrations de lavage des mains, plus de 94% des stations sont utilisées pour le lavage régulier des mains avec de l'eau et du savon. Le nombre de foyers disposant d'un poste de lavage des mains avec de l'eau et du savon a également augmenté.

Tout au long de la réponse à la pandémie, l'accent a été mis sur la sécurité et la protection du personnel, des bénévoles et des membres de la communauté grâce à l'accès aux produits d'hygiène et au respect des conseils d'hygiène, notamment la distance sociale et le port du masque.

Poster

Résumé de l'apprentissage

Zimbabwe : L'intégration de l'épargne, du crédit et des activités génératrices de revenus améliore-t-elle l'utilisation des latrines ?

 

Au Zimbabwe, les activités WASH menées précédemment dans le cadre du projet Amalima ont renforcé les infrastructures WASH et la cohésion sociale, ce qui a préparé les ménages vulnérables à adopter des comportements hygiéniques, mais aussi à mieux résister aux impacts du COVID-19. L'activité Amalima a promu l'hygiène et l'assainissement par le biais des clubs de santé communautaires (CHC), une approche rentable et participative qui favorise l'adoption de comportements WASH clés. Ensemble, les membres du club suivent un programme d'études pendant quelques mois et doivent apporter certaines améliorations en matière d'hygiène à la maison pour obtenir leur " diplôme ". Cependant, les CSC ont identifié un obstacle important pour l'une de ces améliorations : le coût de la construction d'une latrine (paiement des constructeurs et achat du ciment) était trop élevé pour la plupart des ménages de la zone du projet. En réponse à ce défi, les membres du club ont été encouragés par Amalima à se diversifier dans les Associations Villageoises d'Epargne Crédit (AVEC) et les activités génératrices de revenus (AGR). Un certain nombre de CSC ont décidé de se diversifier et ont reçu une formation sur le développement de fonds de groupe, les prêts et l'évaluation des prêts, la tenue de registres, etc. Ces clubs ont été appelés CHCs+. Pour comprendre si l'ajout de ces activités d’AVEC et d'AGR a aidé les ménages à surmonter la barrière, l'équipe d'Amalima a entrepris une étude qualitative. L'étude a montré que les CHCs+ permettaient d'avoir des sources de revenus plus stables et plus fiables et donc d'alléger le fardeau financier de la construction d'une latrine, tout en donnant accès aux marchés/produits et au soutien des leaders locaux pour la construction de latrines. En outre, les CSC+ ont réussi à renforcer la cohésion sociale entre les membres de la communauté et à fournir des ressources WASH supplémentaires aux ménages vulnérables. Cette cohésion sociale continue d'être précieuse pour offrir une résilience aux chocs économiques causés par le COVID-19.

Les données de suivi de routine indiquent qu'il existe une différence notable entre les CSC+ (avec AVEC/AGR) et les CSC standard (sans AVEC/AGR): 59% des membres des CSC+ disposaient de latrines contre 32% des membres des CSC standard.

Poster

Résumé de l'apprentissage

Video

Bangladesh : Une solution WASH innovante utilisant l'assainissement basé sur le marché

photo of a house in Bangladesh

 

SHOUHARDO III travaille avec des communautés vulnérables et difficiles à atteindre dans les zones rurales du Bangladesh, notamment dans les régions du nord sujettes aux inondations. La couverture sanitaire des habitations situées sur les îles fluviales et les zones humides est limitée. Les inondations saisonnières provoquent l'effondrement des latrines et les boues fécales contaminent les eaux environnantes. Avec le soutien de PRO-WASH, SHOUHARDO III (mis en œuvre par CARE) et iDE ont utilisé une série d'approches innovantes de conception centrée sur l'humain pour développer, piloter et mettre à l'échelle des services d'assainissement résistants aux inondations (voir le rapport ici).

Grâce à l'approche de conception centrée sur l'homme, l'activité a pu identifier ce que les consommateurs voulaient et avaient besoin, ce qui a permis à l'équipe de créer :

  • Trois modèles de latrines (appelées "Nira Pod"),
  • Un modèle d'entreprise et d'entretien d'assainissement durable, et
  • Une stratégie de marketing de l'assainissement adaptée à la culture et au contexte.

Ces efforts pour développer une solution d'assainissement abordable, résistante aux inondations et souhaitable, qui a utilisé une approche modifiée d'assainissement basée sur le marché (MBS) pour atteindre les communautés ultra-pauvres et difficiles à atteindre, sont toujours en cours. Alors que COVID-19 a affecté les moyens de subsistance, ce modèle économique d'assainissement durable avec la disponibilité de produits d'assainissement désirables sur le marché sera important pendant la reprise économique et pour atténuer les impacts secondaires sur la santé et le bien-être. Apprenez-en plus en écoutant les interviews vidéo avec :

Le producteur de latrines, le consommateur et l'agent de vente. Sélectionnez les légendes en anglais.

Présentation

Rapport

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le COVID-19 a accru l'insécurité alimentaire et a eu des répercussions durables sur la santé et l'économie dans le monde entier. Grâce à leurs efforts d'adaptation au COVID-19 et à leurs approches du marché, les partenaires de mise en œuvre de l'USAID/BHA ont continué à soutenir les progrès en matière d'eau potable et d'assainissement pour tous, tout en réagissant rapidement pour éviter de nouveaux cas de COVID-19. Il sera important pour nous, en tant que communauté mondiale de praticiens WASH, de faire le point sur les adaptations réalisées l'année dernière et de nous demander : quelles pratiques et quelles leçons pouvons-nous tirer de l'après-pandémie ? Et qu'avons-nous appris qui puisse nous être utile pour anticiper et nous préparer à de futures contagions ? J'attends avec impatience ces discussions alors que nous continuons à travailler à la réalisation des objectifs de développement durable d'ici 2030.

Photo Credits: 

DICKO Hama Hamidou

Amalima

Apel Pavel/CARE